Pilote officiel Suzuki en Championnat du Monde au sein du SERT depuis 2015, Etienne est né le 28 septembre 1988 à Bourg-en-Bresse. Son palmarès en endurance est éloquent :
Etienne, le SERT a terminé cinquième du Bol d’Or, après avoir mené la course à l’issue de la huitième heure. Cela vous a-t-il confortés, Vincent Philippe, Gregg Black et toi-même quant à la compétitivité de la GSX-R actuelle ?
« Oui, ça nous a confortés, car dès le début quand on a essayé la nouvelle moto en 2017, on savait que ses performances étaient bonnes. Ensuite, on a vu tout de suite aussi qu’elle n’était pas prête pour des courses de 24 heures. Donc on a vraiment travaillé pendant toutes ces courses pour essayer de la rendre la plus fiable possible. Mais on était un peu pieds et poings liés car cette moto venait du Japon et nous n’avions pas entière liberté pour la modifier. On n’avait pas le droit de toucher certaines choses qui nous ont embêtés un peu pendant la saison.
« Au Bol, on a encore une fois montré que la moto était ultra compétitive. Nous avons eu un ou deux problèmes qui nous ont coûté la victoire, mais il est certain que la compétitivité a fait plaisir à toute l’équipe et lui a donné un surcroît de motivation pour l’année prochaine, qu’il s’agisse des techniciens comme des pilotes. »
Au classement provisoire du Championnat du Monde, vous êtes troisièmes ex-aequo avec 41 points derrière FCC TSR Honda France (51 points) et Wepol Racing (43), avec le YART (41). Quelle va être votre stratégie pour les quatre épreuves restantes ?
« Nous en avons tous discuté récemment ensemble. Il faut essayer le montrer le potentiel de la moto sur toute la longueur d’une course, cette fois sans avoir de problème. Je pense que si nous n’avons pas d’ennuis, il y a de fortes chances que nous figurions dans le haut du classement.
« Ça fait trois ans que le titre nous échappe, donc à nous remettre le n°1 sur cette Suzuki. Je pense que tout le monde le mérite. Qu’il s’agisse des pilotes comme des mécaniciens, on a tous travaillé très dur pour développer cette moto, Suzuki nous encourage vivement à retrouver les résultats qu’on avait auparavant. Une fois que tous les petits détails pénalisants comme ceux qu’on a eus au Bol seront réglés, je pense que ça fera de bonnes choses. »
La machine de pointe de Suzuki aux 8H de Suzuka depuis des années est engagée par Yoshimura et chaussée par Bridgestone. N’est-ce pas un inconvénient pour vous qui courez avec des Dunlop ?
« On a rencontré ces problèmes. Il est certain que cette moto a été développée par Yoshimura, avant même qu’elle ne soit produite en série.
« Notre moto a donc par voie de conséquence été développée avec des Bridgestone, qui sont des pneus beaucoup plus durs en carcasse que les Dunlop. Leur philosophie est de faire des pneus très durs comparés aux Dunlop qu’on utilise, qui sont des pneus basse pression. Donc dès le début on a eu le problème d’adapter la moto aux pneus et c’est sûr que ça nous a pris un certain temps. Dunlop nous a beaucoup aidés à remédier à ce problème en nous fournissant des structures de pneus un peu plus adaptées au profil de la moto. »
Tu as obtenu de bons résultats en vitesse*. As-tu un programme prévu dans cette discipline cette année ?
« Non, aucun de nous trois – les pilotes du SERT – n’a de programme de vitesse cette année pour la simple et bonne raison qu’on veut totalement s’investir dans l’endurance. Il y a un titre mondial à récupérer et c’est notre objectif principal. On veut faire performer notre moto, la mettre en avant parce qu’on pense tous qu’elle est tout à fait capable de décrocher le titre.
« Donc on ne veut pas trop s’éparpiller, même si en tant que pilotes on aimerait rouler un peu plus. L’équipe a compris nos attentes et nous propose un peu plus de roulage que les autres années. Ça va nous aider à prendre nos repères et notre rythme. »
*2006 : Première année de Junior Cup (Honda) et 2e de la Coupe
2010 à 2012 : 3 saisons en Championnat de France Supersport. Quatrième en 2010 puis sixième en 2011 avec Moto Ain-Yamaha, et troisième en 2012 avec Up Racing-Kawasaki
2017 : Sixième du Championnat de France Superbike avec le Junior Team Le Mans Sud Suzuki
Le n°155 que tu portes sur ton casque est-il celui de Ben Bostrom ? Et pourquoi ?
« Oui, exactement, parce qu’il m’a fait rêver quand j’étais gamin, quand je regardais les courses de Championnat du Monde Superbike à la télé.
« Moi je viens du motocross, où la culture américaine est très présente. Donc forcément j’ai fait le lien entre les deux quand le suis arrivé dans la vitesse. C’était le pilote à qui je m’identifiais le plus parce que ça faisait effectivement le lien entre le motocross et la vitesse. J’adorais son style, son attaque, et tous les designs qu’il utilisait, tant sur ses casques que sur ses motos, donc c’est pour ça. »